Durée de lecture estimée : 13 minutes
Auteure : Cindy Balavoine
L’histoire de la trahison de Marlon envers Auguste m’a été contée par ma sœur des centaines de fois. À chaque fois, je pouvais sentir sa colère et son ressentiment, des émotions intenses que je n’avais jamais vraiment comprises. Aujourd’hui, tout prend un sens nouveau. Les pièces du puzzle s’assemblent et révèlent une image plus claire, plus effrayante. Cette trahison a marqué notre famille de manière indélébile.
AJ a raison, il faut que je sache manier Akaris. Je ne sais pas ce que nous aurons à affronter, et il est évident que je ne suis pas prête pour l’instant. Je ressens un mélange de détermination et de peur. Mes mains tremblent légèrement, mais je les serre en poings pour me donner du courage.
Je hoche la tête, consciente que maîtriser l’amulette est essentiel pour retrouver ma sœur. Et n’oublions pas les démons que je vais certainement devoir affronter, non, je ne suis pas prête. Je suis juste Léna, la petite sœur flemmarde qui se repose sur les autres et qui fuit les conflits comme la peste. Je ne suis pas une battante, mais je sais que je vais devoir me battre. Il est temps de réveiller cette petite âme de guerrière qui doit être tapie bien au fond de moi. Je la visualise, cette guerrière intérieure, probablement assise sur un canapé avec une télécommande et un paquet de chips. Eh bien, il est temps qu’elle se lève !
Je visualise ma grand-mère, ma mère, ma sœur, et pour elles, je me dois d’être une héritière respectable. Je dois au moins essayer.
— Je ne sais pas me battre, lancé-je à AJ sans lever la tête, ma voix à peine plus qu’un murmure.
AJ me regarde avec insistance, ses yeux scrutant mon visage comme s’il cherchait à lire dans mes pensées. Me juge-t-il ? Est-il déçu de découvrir une Delacroix dépourvue d’ambition et de courage ? Un léger sourire se dessine sur son joli visage, adoucissant ses traits habituellement durs.
— Tant que tu auras Akaris auprès de toi, tu n’auras pas besoin de savoir te battre, me répond-il avec douceur et compassion.
Je le regarde, étonnée par la chaleur de son ton. AJ, le mystérieux et parfois distant AJ, capable de douceur ? Voilà quelque chose de nouveau. Je laisse échapper un petit rire nerveux, plus pour moi-même que pour lui.
— Oh super, l’amulette fait le boulot à ma place. Génial, moi qui pensais devoir apprendre le kung-fu en trois jours, dis-je avec un brin de sarcasme.
AJ sourit, et je peux voir un éclat amusé dans ses yeux.
— En quelque sorte, oui, répond-il en haussant les épaules. Kung-fu ou pas, tu es une Delacroix. L’important, c’est de croire en toi et en ce que tu peux accomplir. Akaris amplifie ta volonté et ton courage. Elle est une extension de toi, mais elle nécessite que tu aies confiance en elle et en toi-même.
Je soupire, me sentant à la fois réconfortée et accablée par ses paroles. Confiance en moi-même ? Facile à dire. Je me rappelle de toutes les fois où j’ai évité les conflits, de toutes les excuses que j’ai trouvées pour fuir les responsabilités.
— D’accord, alors comment ça fonctionne ? demandé-je, tentant de me concentrer sur l’aspect pratique et de repousser mes doutes.
AJ me fait un signe de tête pour nous mettre en action, son regard brûlant de détermination et de soutien. Il m’attrape par la main, sa peau est chaude, douce, réconfortante. Une sensation de sécurité m’envahit, même si cela ne dure qu’un instant. Il m’emmène dans le salon, un espace rempli de souvenirs d’enfance. Les vieux canapés en velours, imposants et lourds, sont couverts de poussière et de petites marques laissées par le temps. AJ me lâche et la chaleur de son contact me manque déjà. Qui aurait cru que j’aurais besoin de sa chaleur pour me sentir courageuse ?
Il pousse les canapés avec une facilité déconcertante, comme si leur poids ne représentait rien pour lui. Les pieds massifs en bois crissent légèrement sur le sol, soulevant des nuages de poussière. Je regarde cette scène, impressionnée. La légèreté avec laquelle il déplace ces meubles lourds semble irréelle, presque surnaturelle. C’est comme s’il était capable de transformer une tâche ardue en un simple jeu d’enfant. Je fixe cette silhouette qui m’intrigue, à qui j’ai envie de me livrer… Pourquoi produit-il chez moi un tel sentiment ? Est-ce réciproque ? Comme s’il avait lu dans mes pensées, ses yeux se posent quelques secondes sur moi et j’ai l’impression d’être déshabillée du regard. Mes joues s’enflamment, et je tourne la tête pour chasser mes émotions qui sont de trop dans toute cette histoire déjà bien assez farfelue.
AJ a transformé en quelques secondes la pièce en salle d’entraînement improvisée. Les meubles sont repoussés contre les murs, laissant un espace dégagé au centre. La lumière du jour naissante filtre à travers les rideaux épais, créant un jeu d’ombres et de lumières sur le parquet usé. Les rayons de soleil jouent à cache-cache avec les ombres, ajoutant une dimension presque mystique à cet espace.
Il se positionne au centre de la pièce dégagée, et je peux lire une certaine nervosité dans son regard. Ses mouvements, bien que maîtrisés, trahissent une tension sous-jacente. Il pose ensuite son regard sur moi, et je me sens vaciller un instant. Depuis notre rencontre, je ressens une étrange connexion, un lien difficile à définir. Il m’attire autant que je m’en méfie. Suis-je simplement en train de perdre la tête ?
Je croise les bras, essayant de dissimuler mon malaise. Peut-être que je devrais arrêter de me poser mille questions et simplement me concentrer sur l’entraînement. Après tout, je suis censée sauver le monde, non ? Ou du moins, sauver ma sœur et éviter que 77 démons ne se baladent librement. Pas vraiment le moment de flancher, Léna.
AJ croise les mains et pose son majeur sur ses lèvres, adoptant une posture de réflexion intense. Il est sexy, m’égare-je de nouveau un instant, tentant de refouler cette pensée inconvenante dans un moment si crucial. Mais il est difficile de ne pas le remarquer, même dans cette situation.
« Concentre-toi, Léna, » me dis-je intérieurement. Il commence alors à m’expliquer patiemment comment activer l’amulette, comment canaliser son énergie et comment l’utiliser pour me défendre. Sa voix est calme et mesurée, chaque mot choisi avec soin. Comment en connaît-il autant sur l’amulette si ma sœur ne lui faisait pas confiance ? Cette question résonne en moi, attisant mes doutes.
Tandis qu’AJ poursuit ses explications, mes pensées vagabondent de nouveau. Je veux lui faire confiance, malgré les avertissements de ma sœur. Quelque chose en moi me dit qu’il est sincère, qu’il veut vraiment m’aider. Mais la méfiance persiste, ancrée profondément dans mon esprit, une empreinte laissée par ma sœur. Laurie a forcément écrit ces mises en garde pour une raison. Elle connaissait les dangers, elle avait des raisons de se méfier de lui, mais lesquelles ? Chaque fois que je le regarde, chaque fois que je vois la détermination et la douleur dans ses yeux, je sens qu’il est de mon côté. Les avertissements de Laurie, aussi importants soient-ils, ne peuvent complètement effacer la réalité que je perçois maintenant. Je ne comprends pas bien ce qu’il est exactement, mais l’amulette n’a pas réagi. Il n’est pas un démon. Il a juste perdu sa sœur et il souhaite retrouver la mienne. Cette pensée me réconforte. Peut-être que, malgré tout, nous partageons le même objectif.
Il me sort de mes pensées en me demandant de le rejoindre au centre de la pièce. Je me sens un peu merdeuse, incapable de répéter grand-chose de ce qu’il vient de dire. Il ne semble pas avoir remarqué mon inattention, heureusement.
Il pose ses mains sur mes épaules, un contact qui affole la tribu de papillons ayant élu domicile au creux de mon ventre. Je ferme les yeux et tente de me concentrer, mais ma tête n’en fait qu’à sa guise. Concentre-toi, Léna, pas le moment de flancher. Tu es censée sauver le monde, te souviens-tu ?
— Concentre-toi, Léna. Ressens l’énergie d’Akaris, laisse-la couler à travers toi, me dit AJ, sa voix douce mais ferme.
Je rouvre les yeux et hoche la tête, essayant de m’ancrer dans le moment présent. AJ reste proche, ses mains toujours sur mes épaules, et je sens une chaleur réconfortante se diffuser en moi. Je tente de repousser mes doutes et de focaliser mon esprit sur ses instructions.
— Imagine que l’énergie d’Akaris est une rivière. Elle coule en toi, te donnant force et clarté, continue-t-il.
Une rivière ? Vraiment ? C’est la meilleure analogie qu’il ait trouvée ? Je me concentre, essayant de visualiser cette métaphore. Peut-être que si j’imagine Akaris comme une puissante rivière, je pourrais réellement sentir cette énergie. Je ferme les yeux à nouveau et respire profondément, essayant de ressentir cette connexion.
— Tu peux le faire, Léna. Laisse l’énergie te guider, encourage AJ.
Je sens une légère vibration émaner de l’amulette contre ma poitrine. Une chaleur douce et réconfortante commence à se répandre en moi. Je ne sais pas si c’est la magie d’Akaris ou simplement la proximité d’AJ, mais quelque chose fonctionne. Une vague de confiance m’envahit, dissipant un peu de ma nervosité.
— C’est bien, continue AJ, sa voix plus proche maintenant. Tu commences à comprendre. Laisse cette énergie devenir une partie de toi.
Je me sens légèrement plus en contrôle, mes mains cessent de trembler. AJ retire lentement ses mains comme s’il sentait que je n’avais plus besoin de protection. Ses mots sont clairs et précis, et je peux sentir l’amulette réagir sur ma peau. La chaleur douce et réconfortante se diffuse, pulsant doucement contre ma poitrine. AJ m’observe prêt à intervenir si nécessaire, mais me laissant suffisamment d’espace pour expérimenter par moi-même.
— Maintenant, essaye de concentrer cette énergie dans ta main, dit-il, en montrant sa propre paume. Imagine une lumière brillante se formant là.
Je fixe ma paume, essayant de visualiser cette lumière. Une lueur bleutée commence à apparaître, faible mais perceptible. Je suis à la fois émerveillée et terrifiée. Est-ce vraiment moi qui fais ça ?
— C’est incroyable, murmuré-je, les yeux écarquillés.
AJ sourit, et je sens une fierté émaner de lui.
— Oui, Léna. Tu es capable de grandes choses. Tu es une Delacroix.
Je me sens presque ridicule d’avoir douté de moi-même. Peut-être que je suis vraiment capable de maîtriser cette amulette et de retrouver ma sœur. Peut-être que je suis plus forte que je ne le pensais.
Mais une petite voix sarcastique dans ma tête murmure : Ne t’emballe pas trop vite, WonderWoman. C’est juste un début. Reste concentrée.
L’énergie d’Akaris commence à se stabiliser dans ma main, une lueur bleutée illuminant faiblement la pièce. AJ recule d’un pas, observant attentivement mes progrès.
— Bien, Léna, très bien, dit-il avec une admiration non dissimulée. Maintenant, essaie de diriger cette énergie. Pense à un objectif, une cible.
Je prends une grande inspiration, fixant un point imaginaire devant moi. La lueur dans ma main devient plus intense, pulsant légèrement au rythme de mon cœur. J’essaie de me concentrer sur une pensée claire, une intention précise : retrouver Laurie.
— Concentre-toi sur ce que tu veux accomplir. Imagine cette lumière s’étendant, touchant ta cible, me guide AJ.
Je visualise la lumière se projetant de ma main, traversant la pièce pour atteindre la porte d’entrée. Une étincelle de détermination s’allume en moi, et je ressens une vague de puissance monter.
— Vas-y, murmure AJ.
Je tends ma main, laissant l’énergie se libérer. Une petite explosion de lumière jaillit de ma paume, illuminant la pièce d’une lueur éblouissante. Je cligne des yeux, surprise par la force de l’impact. La lumière atteint la porte, la faisant trembler légèrement sur ses gonds. Une vague de déception m’envahit, je peux faire vibrer des portes, ce n’est pas tout à fait ce que j’avais imaginé. Je ne suis peut-être juste pas digne.
— Parfait, Léna, parfait ! s’exclame AJ, visiblement impressionné. Je savais que tu pouvais le faire !
Sérieux ? J’ai réussi un truc là ?
— Ça… ça a marché ! dis-je, encore incrédule.
AJ s’approche de moi, une lueur de fierté dans ses yeux.
— Bien sûr que ça a marché. Si un démon s’était trouvé face à cette porte, il serait retourné six pieds sous terre en quelques secondes. Et ce n’est que le début, Léna. Nous avons beaucoup à faire, mais tu es prête, tu as pigé son pouvoir et son fonctionnement.
Je mets quelques secondes à m’oter de la tête que ça n’était qu’un coup de bol. Finalement, un sourire naît sur mes lèvres, mêlant soulagement et fierté. Pour la première fois, je sens que je suis capable de quelque chose de significatif, quelque chose qui peut réellement faire la différence.
— Super, je fais maintenant trembler les portes. Bientôt, les rideaux n’auront qu’à bien se tenir, dis-je avec un sourire en coin.
AJ éclate de rire, et pour un instant, la tension de la situation s’allège. Peut-être que tout cela ne sera pas si terrible après tout. Je hoche la tête, sentant une nouvelle détermination s’installer en moi. La peur est toujours là, tapie dans l’ombre, mais elle ne domine plus mes pensées. À la place, il y a une force, une volonté de fer de retrouver ma sœur et de mettre fin à cette malédiction.
AJ me regarde, son expression sérieuse mais pleine de soutien.
— Maintenant, je vais t’expliquer comment créer des boucliers protecteurs avec Akaris, dit-il. C’est essentiel pour te protéger, toi et ceux qui t’accompagnent, en cas d’attaque.
Il pointe le centre d’Akaris, là où se trouve le mataki.
— L’œil au centre de l’amulette, le mataki, est la clé. Il a le pouvoir de repousser les énergies négatives et de créer des boucliers. Mais tu dois être concentrée et précise.
Concentrée et précise, facile à dire quand tout ce que j’ai réussi à faire jusque-là, c’est de ne pas me casser un ongle en mangeant du pop-corn. Je me concentre sur le mataki, essayant de ressentir son énergie. AJ se tient à une certaine distance, m’observant attentivement.
— Laisse l’énergie d’Akaris couler à travers toi, et visualise un bouclier se formant autour de nous, m’explique-t-il.
Je ferme les yeux, tentant de visualiser un bouclier protecteur. Je ressens une chaleur émanant de l’amulette, mais je suis encore maladroite dans mon approche. Évidemment, l’idée de contrôler une amulette magique sans avoir aucune expérience, c’est un peu comme essayer de faire du vélo sans les petites roues pour la première fois. Je laisse l’énergie se libérer, mais sans contrôle total. Une onde de choc se déploie soudainement autour de moi.
AJ est pris au dépourvu et se retrouve projeté à travers la pièce, atterrissant contre le mur avec un bruit sourd.
— Oups, désolée ! m’exclamé-je, accourant vers lui. Bon, au moins, j’ai prouvé que j’avais de la puissance, non ?
Il se relève lentement, une expression mi-amusée, mi-souffrante sur le visage.
— C’était… intense, dit-il en se massant l’épaule. Mais ne t’inquiète pas, c’est normal au début. Tu as de la puissance, Léna. Il faut juste apprendre à la contrôler.
Je l’aide à se relever, sentant une vague de culpabilité me submerger. Génial, maintenant je suis non seulement incompétente, mais en plus dangereuse.
— Je suis vraiment désolée, AJ. Je ne voulais pas… commence-je.
— C’est bon, me coupe-t-il en souriant. Ça prouve que tu as un grand potentiel. Maintenant, essayons de nouveau, mais cette fois, concentre-toi vraiment sur le contrôle.
Super, recommençons, et peut-être cette fois je ne te propulserai pas à travers la pièce.
Je prends une profonde inspiration, déterminée à réussir cette fois-ci. Je ressens à nouveau l’énergie d’Akaris, mais cette fois, je me concentre sur le contrôle, sur la précision de mes mouvements. Visualiser un bouclier autour de nous semble plus facile que la première fois. Peut-être parce que je n’ai pas envie de transformer AJ en frisbee humain une seconde fois.
Lentement, je sens l’énergie se stabiliser, et un champ de force translucide se matérialise autour de nous. AJ observe avec une satisfaction visible, ses yeux brillants d’admiration.
— Parfait, Léna. Tu y es presque, dit-il avec un sourire encourageant.
Je sens une connexion profonde avec l’amulette, comme si mes ancêtres me transmettaient leur force et leur sagesse à travers elle. Chaque mouvement devient plus fluide, chaque incantation plus naturelle. Je suis prête. Enfin, prête à ne pas tout faire exploser, ce qui est déjà un progrès.
Il prend une profonde inspiration, ses yeux cherchant les miens avec une intensité renouvelée.
— La dernière chose que tu dois apprendre à maîtriser, c’est de repérer un démon quand tu en croises un, continue AJ. Les démons dégagent une énergie particulière. Akaris te donnera un signe, comme des picotements ou une légère décharge électrique. C’est un peu comme une alarme intégrée.
Super, une alarme. J’espère juste qu’elle ne se déclenchera pas chaque fois que je croise quelqu’un d’énervé, sinon je vais finir par ressembler à un hérisson électrisé. Je l’écoute attentivement, mémorisant chaque mot.
— Seule toi, en tant que Delacroix, peux les reconnaître avec certitude. Il est crucial que tu te familiarises avec cette sensation, pour que tu puisses réagir rapidement en cas de danger.
Alors que je suis concentrée sur ses paroles, il ajoute :
— Je vais te montrer pour être sûr que tu reconnaisses ce sentiment. Prépare-toi, Léna.
Super, encore une démonstration surprise. J’adore les surprises, surtout celles impliquant des décharges électriques. Sans que je m’y attende, il se met face à moi et, comme le soir de notre rencontre, ses yeux deviennent subitement rouges. Une lueur rougeâtre, intense et effrayante, illumine ses pupilles. Je pousse un cri de stupeur, reculant instinctivement de quelques pas.
Akaris réagit immédiatement, émettant une vibration intense contre ma poitrine. Une décharge électrique parcourt mon corps, confirmant la présence d’un démon. Les yeux d’AJ redeviennent sombres et il tend une main apaisante vers moi.
— N’aie pas peur, murmure-t-il d’une voix douce. Je ne suis pas comme eux, je te le promets.
Ah, parce que les yeux rouges, c’est juste pour Halloween alors ? Ma voix intérieure trouve ça hilarant. Moi, un peu moins. Je reste figée, la main d’AJ tendue devant moi. Mon cœur bat à tout rompre, partagée entre la peur et la méfiance. Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer les tremblements de mes mains.
— Pourquoi… pourquoi tes yeux ont changé ? demandai-je, la voix tremblante. Je veux dire, on parle de changement de couleur ici, pas d’une petite variation de teinte !
— C’est… juste une partie de moi, Léna… une illusion. Une partie de ce que je suis, mais qui ne me définit pas, répond-il, ses mots lourds de sens. Nous avons juré de protéger les Delacroix, pour racheter la trahison de Marlon. Je suis ici pour t’aider, pas pour te nuire. Je te le promets.
Je regarde sa main tendue, hésitant à la prendre. Une partie de moi veut lui faire confiance, mais les avertissements de Laurie résonnent encore dans ma tête. Un gars avec des yeux rouges fluo me demande de lui faire confiance. Pourquoi pas ? Après tout, ma vie n’est déjà plus un conte de fées depuis longtemps.
— Je te préviens, si tu te mets à cracher du feu, je prends la poudre d’escampette lancé-je, mi-sérieuse, mi-amusée.
Il rit doucement comprenant mon sarcasme, son rire résonnant dans la pièce et allégeant un peu la tension.
— Promis, aucun feu craché, dit-il avec un clin d’œil.
Je prends une profonde inspiration, repoussant mes doutes. Lentement, je tends ma main vers la sienne. Il l’attrape avec douceur, son regard sombre cherchant à capter le mien.
— Maintenant, partons pour la Grèce, dit-il avec une résolution ferme dans la voix.
Génial, un petit voyage en Grèce. J’espère juste que ce ne sera pas pour finir en sacrifice humain dans un vieux temple païen.
À suivre…
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