Épisode 9

Les secrets de l’aube éternelle

Durée de lecture estimée : 14 minutes
Auteure : Cindy Balavoine

Je me réveille lentement après une nuit de repos bien mérité. Malgré la fatigue accumulée et les événements stressants de la veille, je me sens étrangement revigorée. Peut-être parce que je venais de passer près de 36 heures sans dormir. Ce n’était pas humain, mon corps n’est pas habitué à ce genre de traitement. Je peux voir le jour filtrer à travers les rideaux mal fermés, créant des motifs lumineux sur le sol de la chambre.

Je m’étire et laisse échapper un soupir de satisfaction. La douceur du lit et la chaleur de la couverture ont été un répit bienvenu. Contre toute attente, je ne pensais pas m’endormir si facilement après tout ce stress, mais je me suis effondrée comme une masse et ai dormi à poings fermés. Les bienfaits de cette nuit se ressentent dans chaque fibre de mon être. Mon esprit est clair, mon corps moins tendu.

Je me tourne et fais face à AJ, qui dort toujours paisiblement. Son visage détendu est un contraste frappant avec la tension que je vois habituellement. Je me sens étrangement bien à ses côtés, une sensation de sécurité que je n’aurais jamais imaginée. Un sourire idiot se dessine sur mes lèvres alors que je l’observe. Son souffle est régulier, et pendant un instant, tout semble presque normal.

Soudain, il ouvre les yeux et ses pupilles sombres se plantent dans les miennes. Il sourit, et mon cœur s’emballe. Ce simple geste, ce sourire doux et sincère, suffit à me rappeler pourquoi je lui fais confiance malgré toutes les mises en garde.

— Bonjour, murmure-t-il, sa voix encore rauque de sommeil.

— Bonjour, AJ, répondis-je, mon sourire s’élargissant.

Nous restons un moment ainsi, à savourer la tranquillité de ce matin. Finalement, AJ se redresse et s’étire, ses muscles se déployant sous son t-shirt. Je ne peux m’empêcher de remarquer, une fois de plus, combien il est en forme. Sérieusement, est-ce que ce gars passe son temps à faire des pompes dans son sommeil ?

— Hier, tu m’as dit que tu avais trouvé des indications sur l’endroit où se trouve le grimoire laissées par Laurie ? demande-t-il, ses yeux pétillants d’une détermination renouvelée.

Je me redresse également et hoche la tête.

— Oui, elle a indiqué être partie pour le Mont Chortiatis. Elle parle de trouver l’Arbre du Sage. Il serait à la lisière d’une clairière, au pied de la montagne. Le grimoire serait caché dans une sorte de caverne protégée par des symboles. Je n’ai pas tout lu au départ, juste ces quelques mots. Mais lorsque je suis retournée à la cave, j’ai remarqué des annotations dans les marges. Laurie avait indiqué d’autres éléments qui, je pense, doivent nous amener à cet arbre.

Je me lève et sors la feuille sur laquelle j’ai relevé les premières indications de ma sœur.

— Regarde, dis-je en pointant mes notes. Je pense que Laurie parle d’un ancien monastère, le Monastère de l’Aube Éternelle, qui se trouve lui aussi près du Mont Chortiatis. Si j’ai bien compris ce que ma sœur a cherché à me dire, elle m’a indiqué de me rendre là-bas…

Je tends la feuille à AJ, lui montrant les annotations de Laurie. Sur la page, des phrases gribouillées à la hâte, entrecoupées de symboles anciens et de dessins rapides. Juste en dessous de l’indication de l’Arbre du Sage, il y avait des lignes griffonnées en marge, presque comme si elles avaient été ajoutées à la dernière minute.

« Monastère de l’Aube Éternelle — indices laissés par les anciens — Symboles = guide vers l’Arbre du Sage — Attention aux pièges ! »

Ces mots étaient suivis de petits croquis du monastère et de ses alentours. Laurie avait même dessiné une petite carte avec des flèches pointant vers ce qui semblait être des points d’intérêt à l’intérieur du monastère. C’était évident qu’elle avait découvert quelque chose d’important, et elle voulait que je fasse de même.

— Je pense qu’elle a mentionné ce monastère comme étant le point de départ, continuai-je. Je pense que c’est là que nous devons aller pour trouver les premiers indices. Laurie a laissé ces annotations pour moi, elle savait que j’aurais besoin de plus de détails pour avancer si elle disparaissait.

AJ pince les lèvres pour réfléchir, étudiant les notes de Laurie avec attention.

— Si ce monastère existe, alors doit y aller… On a aucun autre indice sur cet arbre ou cette caverne, peut-être que Laurie y a laissé des traces ou des indications ? dit-il.

Je me sens moins bête, réconfortée par la validation d’AJ. En descendant au sous-sol pour relire le message laissé par Laurie, j’avais remarqué une mention discrète du monastère. Selon ses notes, ce monastère pourrait nous révéler l’emplacement exact de “L’Arbre du Sage”. On doit forcément démarrer par là ! On n’a pas d’autres indices.

— On y va, AJ. On va trouver ce monastère et découvrir ce que Laurie a laissé pour nous, dis-je, sentant une détermination nouvelle monter en moi.

AJ hoche la tête, un sourire approbateur aux lèvres. Nous terminons de nous préparer rapidement, rassemblant nos affaires et nous assurant que nous avons tout ce dont nous aurons besoin. Je prends une dernière grande inspiration, sentant l’excitation et la nervosité se mélanger en moi.

— Prête à affronter l’inconnu ? demande AJ en ouvrant la porte de la chambre un sourire espiègle.

— Prête, réponds-je avec un sourire confiant, même si une petite voix sarcastique dans ma tête me murmure que je préférerais être sous la couette avec un bon livre.

Avant de quitter l’auberge, nous nous dirigeons vers la réception pour poser une dernière question. La réceptionniste de ce matin est une jeune femme au joli sourire qui parle un peu français. Cela me met immédiatement plus à l’aise.

— Bonjour, excusez-moi, connaissez-vous le Monastère de l’Aube Éternelle ? demandé-je en espérant qu’elle puisse nous donner des informations utiles.

— Oui, c’est un endroit très joli, mais il n’est pas ouvert au public, répond-elle avec un sourire.

AJ et moi nous regardons, un sourire victorieux se dessinant sur nos visages. C’est exactement ce que nous espérions entendre, le Monastère existe bien. Laurie souhaite que je m’y rende, j’en suis certaine ! Si le monastère n’est pas ouvert au public, cela signifie que Laurie a pu y trouver un endroit sûr pour laisser ses indices.

— Merci beaucoup pour votre aide, dis-je, essayant de contenir mon excitation.

Avant de partir, je me tourne de nouveau vers la jeune femme.

— Pourriez-vous nous indiquer l’adresse ? demandai-je rapidement.

La réceptionniste note l’adresse sur un bout de papier et me le tend. Je saisis le papier, mes mains légèrement tremblantes d’excitation.

— Encore merci, dis-je de nouveau.

Nous quittons l’auberge et trouvons rapidement un taxi. Le matin est frais, et l’air vif me réveille un peu plus. Je montre l’adresse au chauffeur, un homme d’un certain âge au visage marqué par le soleil et l’expérience. Il hoche la tête et démarre le moteur sans poser de questions.

Le trajet commence tranquillement. Le taxi serpente à travers les rues étroites de Thessalonique, passant devant des bâtiments anciens et des boutiques colorées qui s’éveillent à peine à cette heure matinale. Les pavés irréguliers font légèrement secouer la voiture, ce qui augmente légèrement ma nervosité. Les bruits de la ville, les klaxons lointains et les conversations animées des habitants résonnent comme un bourdonnement constant, m’empêchant de trouver la sérénité.

Chaque minute me semble interminable. Les rues de la ville défilent devant nous, une mosaïque de couleurs et de mouvements, mais mon esprit est ailleurs. Je jette des regards furtifs à AJ, cherchant du réconfort dans son calme apparent. Lui, semble concentré, ses yeux fixés sur la route comme s’il essayait de deviner notre destination avant même d’y arriver.

Le paysage urbain commence à changer. Les bâtiments se font plus espacés, les rues plus larges. Nous sortons peu à peu du centre-ville, et le rythme de la circulation ralentit. Les arbres bordent maintenant les routes, et je sens une certaine tranquillité s’installer malgré ma nervosité. Le chant des oiseaux remplace peu à peu le bruit des voitures, et l’air devient plus frais.

Le taxi grimpe une colline, la route devenant de plus en plus sinueuse. Je serre les poings, sentant mon cœur battre un peu plus fort à chaque virage. Finalement, nous apercevons la silhouette imposante du Monastère de l’Aube Éternelle.

À notre arrivée, une atmosphère de sérénité et de mystère nous enveloppe. Les chants lointains des moines ajoutent une dimension presque mystique à ce lieu sacré. AJ et moi échangeons un regard, une détermination silencieuse entre nous. Nous sommes prêts à entrer dans ce lieu chargé d’histoire et de secrets.

— Ce n’est pas le moment de finir en prison pour intrusion, murmuré-je en le tirant par la manche.

Il me lance un regard amusé, une lueur de confiance dans ses yeux.

— Détends-toi, tout va bien se passer.

Facile à dire pour lui. Je respire profondément et me prépare mentalement à ce qui va suivre. Finalement, le taxi s’arrête devant l’entrée du monastère. Nous descendons, payons le chauffeur et restons un instant devant l’imposante façade du Monastère de l’Aube Éternelle. C’est ici que tout commence.

Le monastère se dresse majestueusement au sommet d’une colline, ses vieilles pierres portant les traces du temps et des intempéries. Chaque mur, chaque colonne semble raconter une histoire millénaire. À notre arrivée, une atmosphère de sérénité et de mystère nous enveloppe immédiatement. Le vent souffle doucement à travers les arbres environnants, créant une mélodie naturelle qui se mêle harmonieusement aux chants lointains des moines. Ces chants, presque éthérés, résonnent à travers les pierres du monastère, ajoutant une dimension mystique et presque sacrée à ce lieu.

La lumière du matin caresse doucement les façades, mettant en valeur les détails architecturaux élaborés, les sculptures anciennes et les gargouilles menaçantes qui semblent garder l’entrée. Un parfum subtil de lavande et de terre humide flotte dans l’air, rappelant l’austérité et la simplicité de la vie monastique. Les vastes jardins, bien entretenus, regorgent de fleurs colorées et de plantes médicinales, témoignant d’une vie auto-suffisante et en harmonie avec la nature.

Je me surprends à chuchoter, comme si parler à voix haute briserait le charme silencieux de cet endroit. AJ et moi avançons lentement, presque avec révérence, vers l’entrée principale. Les portes en bois massif, ornées de ferrures anciennes, semblent lourdes de secrets et de promesses non dites. Les pavés sous nos pieds sont usés par des siècles de pèlerins et de moines, leurs histoires gravées dans chaque fissure.

Les cloches du monastère sonnent doucement, marquant l’heure de la prière. Leur son est pur, clair, et résonne dans l’air frais du matin, ajoutant à l’atmosphère mystique.

— Nous arrivons à la bonne heure, relève AJ.

Une légère brume s’élève de la colline, enveloppant les environs d’un voile presque surnaturel. Nous échangeons un regard, AJ et moi, conscients que nous sommes sur le point de pénétrer dans un lieu où le passé et le présent se rencontrent, où les secrets de Laurie pourraient enfin nous être révélés.

Les arbres autour du monastère murmurent avec le vent, et une paix solennelle nous envahit. Les chants des moines s’intensifient, résonnant à travers les murs épais. Chaque pas que nous faisons nous rapproche un peu plus du cœur du mystère, du lieu où Laurie a peut-être laissé les indices nécessaires pour retrouver le grimoire.

AJ et moi entrons dans le monastère, surpris de ne trouver personne à l’entrée. La grande porte en bois massif, ornée de ferrures anciennes, s’ouvre avec un léger grincement, nous accueillant dans une antichambre silencieuse.

Les lieux ne sont pas ouverts au public, mais il n’y a pas non plus de gardiens, ni de panneaux nous interdisant l’accès. Je jette un coup d’œil à AJ, une moue sarcastique sur le visage.

— Tu t’attendais à quoi ? À des moines spécialistes du kungfu avec des nunchaku à l’entrée pour nous barrer le chemin ? chuchote-t-il avec un sourire en coin.

Je ne peux m’empêcher de sourire malgré la tension.

— Peut-être juste un petit moine avec un bâton, histoire de nous rappeler que nous ne sommes pas vraiment les bienvenus, rétorqué-je en essayant de cacher mon anxiété derrière un trait d’humour.

Nous parcourons les lieux pourtant sans être inquiétés une seconde. Le silence règne, seulement interrompu par le doux murmure du vent et le lointain chant des moines, résonnant à travers les murs épais. Les couloirs sont vastes et ornés de fresques anciennes, représentant des scènes bibliques et des motifs sacrés. Les fenêtres en vitraux projettent des éclats de lumière colorée sur les sols en pierre, créant une atmosphère presque surnaturelle.

Chaque pas que nous faisons résonne dans le silence, comme un rappel constant de notre intrusion. Pourtant, il n’y a pas une âme qui vive pour nous arrêter ou nous questionner. Nous explorons les couloirs déserts, passant devant des portes en bois lourdement sculptées, des alcôves poussiéreuses et des bancs d’église abandonnés.

Les lieux sont immenses, et malgré l’absence de gardiens, je ne peux m’empêcher de sentir une présence invisible, comme si les murs eux-mêmes nous observaient. AJ avance avec assurance, comme s’il connaissait chaque recoin de cet endroit, et je me force à suivre, ma curiosité prenant le pas sur ma nervosité.

Soudain, au milieu du couloir, nous tombons sur un pupitre ancien, magnifiquement sculpté dans du bois sombre et verni par des siècles d’utilisation. Les pieds du pupitre sont ornés de motifs en spirale et de figures bibliques, témoignant de l’artisanat minutieux des moines qui l’ont façonné. Des arabesques délicates courent le long des bords, formant un cadre pour un livre imposant posé dessus.

Je m’en approche délicatement, attirée par cet objet intemporel. Le livre repose, imposant et majestueux, sur le pupitre, sa couverture en cuir craquelée par le temps et l’usage. Je tends la main et caresse doucement le cuir vieilli, sentant les aspérités et les marques laissées par des générations de pèlerins. Il y a quelque chose de mystique dans ce livre, comme s’il m’appelait, m’invitant à découvrir ses secrets.

Akaris semble réagir également, émettant une douce chaleur contre ma poitrine. Mon énergie se voit décuplée et je sens une vague de confiance m’envahir. Avec une curiosité renouvelée, j’ouvre l’épaisse couverture, révélant des pages jaunies par le temps et couvertes d’écritures anciennes.

Je découvre qu’il s’agit du livre des doléances, un registre où les pèlerins inscrivent leurs prières et leurs demandes. Les pages sont remplies de suppliques, de remerciements et de confessions, chaque mot empreint de foi et de désespoir. Les écritures sont variées, certaines délicates et précises, d’autres hâtives et tremblantes, témoignant de l’urgence de leurs auteurs.

Je feuillette doucement les pages, mes yeux parcourant les mots écrits par tant d’âmes en quête de réconfort. Chaque ligne semble porter le poids de milliers de vies, et je me sens humble devant tant de dévotion. Pourtant, je cherche quelque chose de précis, une trace laissée par Laurie.

Alors que je tourne une page, une écriture familière attire mon attention. Mon cœur s’accélère et je m’arrête, fixant les mots devant moi. Laurie a laissé des annotations dans les marges, des indications et des indices. Elle a noté des symboles et des directions, des fragments de sa propre quête pour le grimoire de l’ombre.

Je jette un coup d’œil à AJ, qui observe attentivement par-dessus mon épaule.

— Je crois que nous avons trouvé ce que nous cherchions, murmuré-je, une lueur d’excitation dans la voix.

Je me penche un peu plus sur le livre, scrutant les annotations de Laurie. Ses notes sont précises, malgré la précipitation apparente de son écriture. Elle a dessiné des symboles : des cercles entrelacés, des étoiles à cinq branches, des spirales et des runes étranges. À côté de chaque symbole, elle a ajouté des explications succinctes.

— Regarde, AJ, murmuré-je en pointant un ensemble de symboles. Laurie a dessiné ces runes et a noté “Protection” et “Gardiens”. Je crois que ces symboles protègent quelque chose d’important.

AJ se penche pour mieux voir, ses yeux parcourant rapidement les pages.

— Elle a aussi écrit “Étoile du Matin” ici, dit-il en désignant un autre symbole. Ça pourrait être une référence à une direction ou à un moment précis.

Je hoche la tête, suivant son raisonnement. Je tourne une autre page et découvre plus d’annotations.

— Ici, elle parle d’une statue, dis-je en lisant à voix haute. “Statue du Gardien. Symbole du passage. Entrée cachée derrière le dos.” Elle a même dessiné une petite carte de cette section du monastère. Nous devons chercher cette statue.

Les annotations de Laurie semblent nous mener vers une section particulière du monastère où se trouve une ancienne statue. Les symboles inscrits dans le livre et les directions qu’elle a laissées semblent nous guider vers la prochaine étape. Je sens une détermination renouvelée, prête à suivre les traces de ma sœur et à découvrir ce qu’elle a caché.

AJ acquiesce, une lueur de compréhension dans ses yeux.

— Ça doit être là où elle a trouvé des indices pour l’emplacement de l’Arbre du Sage, murmure-t-il. On doit trouver cette statue.

Nous refermons le livre avec précaution et suivons les indications de Laurie à travers les couloirs silencieux du monastère. Chaque pas résonne dans l’air tranquille. Les symboles de protection que Laurie a notés nous donnent une étrange sensation de sécurité, comme si elle veillait sur nous à chaque tournant.

Nous arrivons finalement devant une grande statue en pierre. Elle représente un gardien, vêtu de robes cérémoniales, tenant une épée pointée vers le sol. Les détails sont finement sculptés, et la statue semble presque vivante sous la lumière tamisée des bougies du monastère.

— C’est elle, murmuré-je en me tournant vers AJ. La statue du Gardien.

— Oui, et selon Laurie, quelque chose doit être caché derrière elle, ajoute AJ en contournant la statue.

Nous examinons soigneusement la sculpture, cherchant un mécanisme ou un indice. Derrière le dos du gardien, nous découvrons une série de symboles gravés dans la pierre, des runes qui correspondent exactement aux dessins de Laurie dans le livre des doléances.

— Voilà, dis-je en pointant les symboles. C’est ici.

AJ passe ses doigts sur les gravures, ses yeux brillant d’excitation.

— Je pense que nous devons aligner ces symboles de manière spécifique, dit-il.

Nous commençons à manipuler les symboles, les tournant et les ajustant.

— Que faites-vous ici, jeunes gens ? demande une voix profonde, mais pas menaçante.

Nous sursautons, pris de court par cette voix résonnante. Mon cœur manque un battement, et je ressens un malaise grandissant. Un moine se tient devant nous. Cet homme, aux traits sévères mais bienveillants, dégage une aura de sagesse et d’autorité. Il porte une robe de moine usée, d’un brun terreux, dont les bords sont légèrement effilochés, témoignant de nombreuses années de service. Son visage est encadré par une barbe grisonnante soigneusement taillée, et ses yeux, d’un bleu perçant, brillent d’une intelligence vive et d’une curiosité tranquille. Il se tient droit, les mains jointes devant lui, dans une posture à la fois accueillante et vigilante.

Je sais que nous ne devrions pas être là. Entrer sans permission dans un monastère fermé au public n’est probablement pas la meilleure idée que nous ayons eue. AJ et moi échangeons un regard, et je sens la nervosité monter en flèche. Génial, on va se faire sermonner par un moine.

Je m’éclaircis la gorge, essayant de ne pas paraître trop coupable. La situation est déjà assez inconfortable sans que je ne m’effondre complètement sous la pression.

— Euh, bonjour, balbutie-je, ma voix trahissant mon malaise. Nous… nous cherchons des informations. Ma sœur, Laurie, est venue ici, vous la connaissez peut-être ?

Le moine incline légèrement la tête, son regard perçant scrutant nos visages. Il nous fixe avec intensité, ses yeux perçants semblant sonder nos âmes. Un silence lourd s’installe, et je me demande si nous allons être jetés dehors à coups de pied.

— Vous savez que vous ne devriez pas être ici sans permission, dit-il finalement, un brin de reproche dans la voix.

Je rougis, sentant la chaleur envahir mes joues. AJ, toujours plus à l’aise, intervient.

— Oui, nous le savons. Nous cherchons simplement des informations laissées par sa sœur. Elle a mentionné ce monastère dans ses notes. Nous ne voulions pas enfreindre les règles, mais c’était une urgence.

L’érudit nous regarde intensément, comme s’il cherchait à lire dans nos esprits. Finalement, le moine hoche lentement la tête, son regard se radoucissant légèrement.

— Très bien, dit-il calmement. Je peux vous aider mais il va falloir prouver votre sérieux, vous devrez résoudre une énigme. Elle est liée aux symboles que vous cherchez à déchiffrer. Si vous y parvenez, je vous aiderai.

Je suis surprise par la facilité à laquelle nous avons convaincu cet homme sorti de nulle part de nous aider. Connait-il Laurie ? L’a-t-il vu ? L’a-t-il aidé ? Mon cœur vibre, Akaris s’anime, ces symboles sont peut-être les derniers remparts entre ma sœur et moi… Il faut que je les déchiffre.

À suivre…

Pour continuer, j'ai toujours besoin de vous...

Pour voter, rendez-vous sur Facebook ou Instagram et inscrivez votre choix en commentaire.

Mention de Droit d’Auteur et Propriété Intellectuelle

© 2024 Cindy BALAVOINE. Tous droits réservés. Ce texte est protégé par les lois sur le droit d’auteur et la propriété intellectuelle. Toute reproduction, distribution, modification ou utilisation sans autorisation écrite préalable est strictement interdite. En cas de non-respect des droits d’auteur, les ÉDITIONS LZN et Cindy BALAVOINE se réservent le droit de mener une action en justice.