Épisode 8

Mission boite de conserve

Durée de lecture estimée : 13 minutes
Auteure : Cindy Balavoine

Les préparatifs sont rapides mais méthodiques. AJ et moi rassemblons ce dont nous aurons besoin. Dans un placard de la salle, je me souviens qu’il y a un vieux fusil de chasse. En ouvrant l’armoire, je découvre l’arme, longue et imposante, avec une crosse en bois patinée par le temps. Les munitions sont rangées soigneusement à côté, de petits cylindres métalliques alignés comme des soldats prêts au combat. AJ, avec un sourire en coin, me dit qu’il sait l’utiliser.

— C’est rassurant, au moins un de nous ne se tirera pas dans le pied, dis-je en roulant des yeux.

Je trouve également un grand couteau de chasseur. Il est lourd dans ma main, la lame scintillant légèrement sous la lumière. La poignée en cuir est usée mais toujours robuste, offrant une bonne prise. Je ne peux m’empêcher de sourire en imaginant ma grand-mère, une vraie battante, arme à la main, prête à défendre la maison contre un sanglier… ou un démon.

— Fais attention à ne pas te couper, dit AJ en riant. Ce serait bien d’éviter toute maladresse et de s’abstenir d’un éventuel accident.

— Ha ha, très drôle, AJ. Je te rappelle que je suis censée tuer des démons, pas m’auto-mutiler.

En fouillant un peu plus, je mets la main sur une boîte en métal contenant quelques billets. Les vieux euros sont froissés mais utilisables. Cela nous sera nécessaire, car je n’ai plus de téléphone, plus de carte bancaire et je ne me vois pas retourner chez moi avec les Grecs qui me cherchent. Chaque billet semble être une bouffée d’oxygène dans cette situation oppressante. Je compte rapidement et je découvre avec surprise plus de mille balles ! Mamie était plus que prévoyante ! Ou alors, c’est une petite réserve familiale en cas de problème ? Me questionner est inutile, j’en ai besoin, un point c’est tout.

Je redescends rapidement au sous-sol pour reproduire grossièrement un plan que Laurie a elle-même dessiné. Les murs du sous-sol sont toujours aussi froids et humides, l’air lourd et oppressant. C’est étrange d’imaginer que ce lieu est le seul ou je suis protégée. Je ne m’attarde pas, ça n’est pas le moment. Je prends des notes sur les indications laissées par ma sœur pour retrouver le grimoire. J’insiste sur l’importance de notre destination où Laurie a disparu en cherchant le grimoire.

— Mont Chortiatis, donc. Rien que ça, murmuré-je en notant soigneusement chaque détail.

Une fois tout en poche, je rejoins AJ au rez-de-chaussée.

Mais un problème majeur se pose : nous n’avons pas de pièces d’identité. Comment prendre un vol sans papier ?

AJ, voyant l’inquiétude se dessiner sur mon visage, pose une main rassurante sur mon épaule. Son regard déterminé me perce.

— Ne t’en fais pas, j’ai une idée, dit-il.

Je fronce les sourcils, intriguée.

— Que veux-tu dire ?

Il sourit mystérieusement, ajoutant un brin de suspense à notre situation déjà suffisamment dramatique. Il ne compte pas prendre la route ? On va mettre des jours ! Et puis, ça signifierait prendre des chemins de contrebandiers ? Mon cœur s’emballe.

— J’ai un ami qui doit quelques faveurs à ma famille. Il est pilote et possède un petit avion privé. Il pourrait nous emmener discrètement en Grèce.

Je le regarde, à la fois soulagée de ne pas me retrouver dans une course poursuite comme une trafiquante de drogue pour passer des frontières sans pièce d’identité et sceptique.

— Et tu penses qu’il acceptera sans poser de questions ?

AJ hausse les épaules avec une assurance déconcertante.

— Avec ce que nous avons traversé, il comprendra l’urgence. Fais-moi confiance.

Fais-moi confiance… Facile à dire. Surtout quand on me propose de monter dans un petit avion privé. Mon estomac fait déjà des loopings rien qu’à l’idée de voler dans une de ces boîtes de conserve avec des ailes. Je n’ai guère d’autres options, malheureusement. AJ m’indique un petit aérodrome non loin d’ici. Je ne sais plus si je dois être contente ou dévastée.

— Nous devrons nous rendre là-bas directement et espérer qu’il sera là.

Super, un road trip vers l’inconnu pour un vol clandestin dans un coucou d’aérodrome. Tout ce que j’ai toujours rêvé de faire. Mon angoisse grandit à chaque seconde. « Laurie, si tu m’entends, retiens bien tout ce que je suis en train de faire pour te retrouver… C’est important pour que tu comprennes pourquoi je te botterai les fesses à nos retrouvailles ! » pensé-je en imaginant ma sœur pleine de vie mais incrédule face à ma crise de nerf libératrice.

Les préparatifs se poursuivent. AJ se montre méthodique et rapide, tandis que moi, je me bats pour ne pas laisser ma panique intérieure prendre le dessus. Chaque minute semble précieuse, chaque seconde un pas de plus vers la vérité.

— Ça va aller, me dis-je à voix haute. C’est juste un petit avion. Rien de bien méchant. Les oiseaux volent tous les jours sans problème.

Je stoppe tout quelques instants et prends de profondes inspirations. L’exercice semble fonctionner et je me sens étrangement calme, peut-être à cause de la proximité d’Akaris contre ma poitrine, ou peut-être parce que, pour la première fois, j’ai l’impression d’agir plutôt que de subir. Pourtant, l’idée de monter dans ce mini-avion me fait déjà regretter de ne pas avoir fait une sieste au lieu de me lancer dans cette quête. Mais il est trop tard pour faire marche arrière.

AJ plie soigneusement la carte que j’ai dessinée à la cave, son regard toujours aussi déterminé.

— Prête à y aller ? demande-t-il.

— Autant que je puisse l’être pour un vol clandestin dans un engin probablement construit avant ma naissance, réponds-je avec un sourire crispé.

Nous sortons de la maison, mes pensées tourbillonnant. Je tente de me convaincre que tout ira bien. Après tout, les héros de films le font tout le temps, non ? Ils montent dans des avions privés, échappent aux méchants et sauvent le monde. Bon, ils ne mentionnent jamais les nausées et la peur de mourir dans une explosion en plein vol, mais ça doit bien faire partie du package, non ?

AJ m’adresse un dernier regard rassurant avant de démarrer la voiture.

— Allez, guerrière. En route pour l’aérodrome.

Le trajet est tendu. AJ conduit avec une détermination silencieuse, ses yeux fixés sur la route, et je sens son sérieux à travers le silence qui règne dans la voiture. Je jette un coup d’œil à la boîte en métal sur mes genoux, les billets à l’intérieur, symboles de notre survie précaire. La voiture traverse la campagne endormie, chaque kilomètre nous éloignant un peu plus des dangers immédiats, mais rapprochant aussi de l’inconnu.

Je ne peux m’empêcher de ressentir une étrange sensation de liberté, comme si nous étions en train de fuir une prison invisible. Le paysage défile devant mes yeux, mais je suis trop nerveuse pour vraiment l’apprécier. Mes pensées tourbillonnent autour de ce qui nous attend à l’aérodrome, et surtout, autour de ce petit avion privé que nous sommes censés prendre. J’ai déjà du mal avec les avions commerciaux, alors une boîte de conserve volante ?

Nous arrivons enfin à l’aérodrome, un petit endroit presque désert à cette heure matinale. L’endroit est silencieux, presque inquiétant, avec seulement quelques hangars alignés le long d’une piste qui semble à peine digne de ce nom. AJ gare la voiture et me conduit vers un hangar à l’écart, sa main sur mon épaule pour me rassurer, mais cela ne fait qu’augmenter mon angoisse.

— AJ, tu es sûr de ce plan ? Ce n’est pas le moment de finir en prison pour vol clandestin, murmuré-je en le tirant par la manche.

Il me lance un regard amusé, une lueur de confiance dans ses yeux.

— Léna, nous sommes en Europe. On ne peut pas être clandestin en Europe quand on est citoyen européen. Détends-toi, tout va bien se passer.

Facile à dire pour lui. Je ne suis qu’à moitié convaincue, mais je n’ai pas vraiment d’autre choix. Je respire profondément et me prépare mentalement à ce qui va suivre.

Le hangar est une structure métallique vieillissante, avec des panneaux de tôle rouillée et une porte qui doit grincer sinistrement. AJ frappe, mon cœur s’emballe. La mini-piste devant nous ressemble plus à une allée de jardin qu’à une piste d’atterrissage, et je me demande comment un avion peut décoller de là sans finir dans les arbres.

Quelques secondes plus tard, un homme d’âge moyen, avec une barbe mal rasée et un regard alerte, ouvre la porte. Il porte un vieux blouson en cuir qui a dû voir des jours meilleurs, et son visage s’illumine en voyant AJ.

— Hey, AJ ! Ça fait un bail, qu’est-ce qui t’amène ici à cette heure ?

Il s’avance pour lui faire une tape amicale dans le dos. Il me sourit en effectuant un hochement de tête pour me saluer. Je suis crispée mais lui rend son sourire.

— Tom, tu me dois un service et j’ai besoin de ton aide. Nous devons aller en Grèce. Maintenant.

Tom nous regarde, intrigué, puis son regard se pose sur AJ et la détermination visible sur nos visages. Ses yeux s’écarquillent légèrement, surpris par l’urgence de la demande.

— Maintenant ? AJ, tu ne peux pas débarquer et me dire “Maintenant”. Je bosse, j’ai des vols de prévu… Tu sais combien de temps ça prend pour aller en Grèce ? Il faut que je dépose un plan de vol, que je demande des autorisations, etc.

Il soupire profondément, passant une main dans ses cheveux et sa barbe mal rasée. Finalement, il se résigne et nous fait signe de le suivre. Je ne sais pas ce qu’AJ a fait pour lui, mais je suis surprise par la rapidité de validation de notre demande.

— D’accord, entrez. On va s’occuper de ça, dit-il avec un mélange de frustration et de résignation.

Nous pénétrons dans le hangar, une structure vieillissante remplie d’outils, de pièces d’avion et de vieux posters jaunis par le temps. Au centre, un petit avion privé nous attend, une vision à la fois rassurante et terrifiante. Mon cœur bat la chamade, oscillant entre soulagement et nervosité.

Tom nous conduit à son bureau sommaire, une petite pièce encombrée de papiers, de cartes aériennes et de tasses à café vides. Il sort des documents et commence à les remplir, son visage exprimant une concentration intense.

Alors qu’il enregistre le vol et annule ses rendez-vous, Tom nous demande nos pièces d’identité.

— Vos papiers s’il vous plait ? Il faut que je vous enregistre.

AJ et moi échangeons un regard. Je sens la panique monter en moi. Cette situation va mal finir, je le sens au plus profond de moi.

— Nous n’avons pas de papiers, répond AJ calmement.

Tom lève la tête, la pointe du stylo toujours posée sur le papier. Il fixe AJ se demandant s’il plaisante. AJ ne sourcille pas, un exercice qui m’impressionne énormément. Moi, je ne reste pas en place, j’essuie inlassablement mes mains sur mon pantalon nerveusement.

— Quoi ? hurle Tom, visiblement stressé par la situation. Vous débarquez ici, vous me demandez de vous emmener en Grèce maintenant, et en plus sans papiers ?

Je préfère me taire, sentant que toute cette situation échappe à mon contrôle. Chaque mot de Tom ajoute à mon stress, et je sens mes mains devenir de plus en plus moites.

AJ, malgré la tension, garde toujours son calme.

— Tom, écoute-moi. C’est une question de vie ou de mort. Si nous ne partons pas maintenant, il pourrait être trop tard. Fais-moi confiance, comme tu l’as toujours fait.

Tom nous regarde, son visage toujours marqué par l’incrédulité. Finalement, il soupire et secoue la tête.

— Vous me devrez une grosse explication plus tard, AJ. Bon, allons-y. Je vais tout arranger.

La tension retombe et je reste incrédule. Tout cela semble finalement si facile. Que trafiquent-ils tous les deux ?

L’adrénaline monte alors que nous nous préparons à embarquer.

L’entrée dans l’avion est tout sauf rassurante. Dès que je mets le pied à l’intérieur, je suis accueillie par une odeur de cuir usé et de métal ancien. L’avion semble dater d’une autre époque, une époque où la sécurité aérienne n’était probablement pas la priorité numéro un. Je jette un coup d’œil autour de moi et constate qu’il n’y a que quelques petites places, avec des sièges plus vieux que ma grand-mère.

AJ et Tom se dirigent vers le cockpit, Tom prenant les commandes et AJ s’installant en copilote. Moi, je suis reléguée à l’arrière, complètement terrorisée. Les sièges sont durs et inconfortables, et je sens chaque ressort à travers le rembourrage fatigué. Le bruit des moteurs qui se mettent en marche résonne dans mes oreilles, un grondement qui ne fait rien pour apaiser mes nerfs.

Les portes du hangar s’ouvrent lentement, révélant une sorte de jardin qui ressemble plus à une piste d’atterrissage improvisée. Mon instinct de survie me hurle de descendre au plus vite, mais il est déjà trop tard. Les moteurs sont allumés et le bruit assourdissant ne laisse aucun doute : nous sommes sur le point de décoller. Je me demande ce que je fais là. Sérieusement, qui monte dans un avion aussi vieux que celui-ci en toute bonne conscience ?

Tom parle dans son casque, énonçant des codes, des positions, des destinations. Moi, je me demande si je n’aurais pas dû aller aux toilettes avant le voyage. Mon estomac se noue et je sens déjà les larmes me monter aux yeux. Ma guerrière intérieure, celle que j’avais tant de mal à réveiller, semble s’être déjà enfuie, abandonnant le navire avant même qu’il ne quitte le sol.

L’avion commence à bouger, roulant lentement sur la piste. Mon cœur bat la chamade, chaque vibration se répercutant dans ma poitrine. Tom appuie sur le manche et met les gaz. Je ferme les yeux, priant pour que cette vieille bête tienne le coup. Les secousses se font de plus en plus fortes et je sens mes mains se crisper sur les accoudoirs.

L’avion prend de la vitesse et je me surprends à murmurer des prières que je ne savais même pas connaître. Les roues quittent finalement le sol et une sensation de légèreté, mêlée de terreur, s’empare de moi. Les larmes roulent sur mes joues, mais je les ignore. Je serre les dents, me répétant que je suis une Delacroix, une héritière, une guerrière. Même si, à cet instant précis, je me sens plus comme une passagère clandestine dans un film de catastrophe.

L’avion monte lentement dans le ciel, et je jette un coup d’œil par le hublot. La terre s’éloigne de plus en plus, et une partie de moi se demande si elle reverra jamais le sol. Mais une autre partie, plus déterminée, se concentre sur l’objectif : retrouver Laurie, trouver le grimoire, et mettre fin à cette malédiction une fois pour toutes. Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer les battements affolés de mon cœur.

— Ça va aller, Léna, murmure AJ, se tournant légèrement vers moi, un sourire rassurant aux lèvres.

Je hoche la tête, incapable de parler, mais trouvant un peu de réconfort dans ses mots. Oui, ça va aller. Parce que ça doit aller.

Le vol est silencieux, ponctué uniquement par le ronronnement constant des moteurs et les rares échanges entre Tom et AJ. Heureusement, nous avons la chance de n’avoir que très peu de perturbations. Malgré cela, j’ai l’impression que le vol dure une éternité. Je me perds dans mes pensées, essayant de ne pas céder à la panique qui menace de m’envahir à chaque turbulence, même légère.

Finalement, Tom nous annonce que nous approchons de notre destination. Je me redresse sur mon siège, mes muscles endoloris par la tension.

— Nous allons atterrir dans un petit aérodrome près de Thessalonique, nous informe Tom. Je vais d’abord descendre de l’avion pour m’assurer que tout est en ordre. Vous devrez attendre mon signal pour sortir et quitter les lieux furtivement.

— Quel signal ? demandé-je, anxieuse de connaître les détails de ce plan improvisé.

Tom réfléchit un instant, puis sourit.

— Quand je ferai semblant d’ajuster ma casquette, ce sera le signal. Vous sortez rapidement et vous vous éloignez du hangar sans attirer l’attention. Il y a un chemin de terre à gauche, suivez-le et vous atteindrez une route principale où vous pourrez trouver un moyen de transport.

Je hoche la tête, essayant de graver chaque détail dans mon esprit. La descente commence, et je sens l’avion vibrer légèrement alors que nous perdons de l’altitude. Je serre les dents, m’accrochant aux accoudoirs pour me rassurer.

L’atterrissage est relativement doux, malgré quelques secousses qui me rappellent la vétusté de l’appareil. Nous roulons lentement vers un hangar isolé, loin de l’agitation de l’aérodrome principal. Tom coupe les moteurs, et le silence qui suit est presque assourdissant.

— Restez ici, chuchote Tom en se levant. Je vais vérifier que tout est clair.

Il sort de l’avion, nous laissant dans une attente tendue. Je jette un coup d’œil à AJ, qui me sourit pour tenter de m’apaiser. Le temps semble s’étirer, chaque seconde ressemblant à une éternité.

Enfin, à travers le hublot, je vois Tom ajuster sa casquette. C’est notre signal. AJ me fait signe de le suivre et nous nous levons précipitamment. Nous sortons de l’avion, la fraîcheur de l’air extérieur contrastant avec la chaleur étouffante de l’habitacle.

Nous nous éloignons rapidement du hangar, suivant le chemin de terre indiqué par Tom. Mes pas sont précipités, mon cœur battant la chamade. Chaque ombre, chaque bruit me fait sursauter. Mais nous continuons, déterminés, vers la route principale.

La nuit est tombée maintenant, et nous marchons dans l’obscurité, guidés par la faible lumière de la lune. Je me concentre sur chaque pas, essayant de ne pas trébucher sur les pierres et les racines. AJ reste près de moi, sa présence est réconfortante dans cette situation incertaine.

Enfin, nous atteignons la route principale. Les lumières des voitures qui passent me semblent à la fois rassurantes et menaçantes. Nous devons trouver un moyen de transport pour atteindre Thessalonique et commencer nos recherches. Je prends une profonde inspiration, prête à affronter ce qui nous attend.

Pourtant, je suis fatiguée, usée par le stress, la pression, l’angoisse et la nuit blanche déjà passée. Chaque pas semble peser une tonne, et je sens mes forces m’abandonner peu à peu.

— AJ, dis-je d’une voix tremblante, je ne pense pas pouvoir continuer sans un peu de repos. On devrait trouver un hôtel ou une auberge pour passer la nuit.

AJ me regarde avec compréhension, hochant la tête.

— Tu as raison. Nous avons besoin de toutes nos forces pour ce qui nous attend. Trouvons un endroit où nous reposer.

Nous avançons vers la ville, nos pas résonnant dans la nuit silencieuse. Les lumières des maisons et des commerces fermés nous guident, ajoutant une touche de chaleur à l’obscurité environnante. La fatigue pèse sur mes épaules comme une couverture trop lourde, et chaque pas devient une épreuve.

Après ce qui me semble une éternité, nous arrivons enfin à une petite auberge. L’enseigne lumineuse vacille légèrement, mais c’est le meilleur endroit que nous avons trouvé jusqu’à présent. AJ pousse la porte et nous entrons dans le hall, accueillis par une douce chaleur et l’odeur réconfortante de bois ancien.

La réceptionniste, une femme d’un certain âge avec des lunettes perchées sur le bout de son nez, nous accueille avec un sourire fatigué mais chaleureux. AJ explique brièvement notre situation en anglais, et elle nous donne une clé avec un petit soupir.

— Bedroom 3, upstairs. Breakfast is served from 7 a.m, dit-elle avec un sourire bienveillant.

Nous montons lentement les escaliers, chaque marche grince sous nos pieds fatigués. La chambre est modeste mais propre, avec deux lits simples et une petite table en bois. Je m’effondre sur le lit le plus proche, sentant mes muscles se détendre immédiatement.

— AJ, merci, murmuré-je, à moitié endormie. Merci de m’avoir écoutée.

Il sourit, s’asseyant sur le lit opposé.

— Repose-toi, Léna. Nous avons une journée chargée demain. Ça y est, nous sommes en Grèce.

Je ferme les yeux, laissant la fatigue m’emporter. La dernière chose que je ressens avant de sombrer dans le sommeil est la présence rassurante d’Akaris contre ma poitrine, et la certitude que, malgré les épreuves, nous sommes sur la bonne voie.

À suivre…

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