Durée de lecture estimée : 13 minutes
Auteure : Cindy Balavoine
Je relis les mots de Laurie, cherchant des réponses entre les lignes. Si elle était en possession d’Akaris, pourquoi l’ai-je aujourd’hui ? Comment A.J. se l’est-il procurée ? Pourquoi me l’a-t-il fait parvenir ? Et si c’était lui, le responsable de la disparition de Laurie ? Et s’il tentait de m’utiliser puisque je suis à présent la seule à pouvoir porter Akaris ? Et si ce n’était pas les Grecs les méchants de l’histoire ?
Je laisse un instant la panique prendre le dessus sans réellement réfléchir au sens des mots de ma sœur. Mon angoisse est croissante dans cette cave sombre et humide. Les murs suintent de froid, l’air est lourd et oppressant. Chaque ombre semble cacher une menace, et je me sens prisonnière de ma propre maison. Dois-je remonter à l’étage ou y a-t-il une sortie par cette cave ? Mes pensées tourbillonnent alors que je cherche désespérément une issue.
— Léna, ça va ? Tout va bien en bas ?
La voix d’A.J. résonne, amplifiée par l’acoustique de la cave. Il paraît réellement s’inquiéter, mais on sait tous que Satan est capable de prendre le visage d’un ange avant de vous manger tout cru ! Mon esprit me joue des tours, oscillant entre la méfiance et la nécessité de croire en quelqu’un.
— Oui, ça va ! je réponds rapidement.
Je tâtonne les parois froides comme si quelque chose allait se révéler soudainement à moi. Qu’est-ce que j’espère vraiment ? La sortie, c’est simplement l’endroit par lequel je suis arrivée. J’ai fait rentrer l’ennemi ! pensé-je, complètement déconfite. J’ai invité le diable dans ma maison…
Je secoue la tête pour chasser cette pensée. Peut-être que j’exagère un peu, non ? Laurie me demande de m’en éloigner si c’est possible, mais elle ne me dit pas non plus que je suis en danger, si ? Mon esprit s’emballe, cherchant désespérément une lueur de logique dans cette situation chaotique.
Les réponses sont forcément dans ce journal. Il faut que je reprenne mon calme et que je prenne le temps de comprendre exactement la situation dans laquelle je me trouve. Mon regard se pose sur Akaris, une arme, disent-ils tous ! Je tends délicatement la main et du bout des doigts, je rentre en contact avec son métal froid, mais si rassurant. Je me saisis de la lourde amulette et la contemple quelques instants. L’œil en son centre semble presque me fixer, ajoutant à la mystique de l’objet.
Je passe le collier autour de mon cou et Akaris rentre en contact avec ma poitrine. Une sensation d’apaisement s’empare de moi, comme si l’amulette tentait de me réconforter. Je me sens soudainement bien, en sécurité. Mon angoisse disparaît, je me sens plus… forte…
Je dois feuilleter le journal, il faut que je sache ce qui m’attend à présent. Je débute par Auguste, l’origine de tous nos problèmes. Je retombe sur une section, écrite de sa main, décrivant comment reconnaître un démon. Mon cœur s’accélère en lisant ses mots.
Extrait du journal d’Auguste Delacroix :
« J’ai rencontré l’un d’eux aujourd’hui. Ils se dissimulent parmi nous, mais il y a des signes révélateurs. Seul un Delacroix peut les percevoir véritablement. Voici comment les reconnaître :
Ces démons sont dangereux. Ils cherchent à s’emparer d’Akaris, la clé de leur pouvoir. »
Une sueur froide me parcourt l’échine. Les yeux d’AJ me reviennent en mémoire. Ont-ils réellement changé de couleur ? Mon esprit commence à assembler les pièces du puzzle. Est-ce que Laurie tente de me dire qu’AJ est un démon ? Je me souviens de ce que j’ai vu dans ses yeux, dans cette ruelle sombre la nuit de notre rencontre ! Ce n’était pas… humain… C’était comme si une flamme rougeâtre dansait dans ses pupilles, un éclat sinistre qui m’avait paru étrange sur le moment, mais que j’avais rapidement attribué à mon imagination ou à la lumière des réverbères.
Je déglutis difficilement, sentant la peur remonter en moi. Mais Akaris, toujours contre ma poitrine, continue de me réconforter. L’amulette semble pulser doucement, comme un battement de cœur apaisant, me rappelant que je ne suis pas seule. Je me sens protégée, comme si cette amulette était la clé de ma survie. Je serre les dents, déterminée à ne pas laisser la peur m’envahir complètement.
En continuant ma lecture, je tombe sur une section écrite par ma grand-mère, Adeline Delacroix. Sa plume est nette, précise, empreinte d’une sagesse et d’une détermination qui transparaissent à travers chaque mot. Elle a répertorié les différentes réapparitions de ces démons à travers les récits de nos ancêtres depuis Auguste.
Extrait du journal d’Adeline Delacroix :
« Ils reviennent sous leur forme humaine, mais ne vous y fiez pas, ce sont des démons. En s’emparant d’Akaris, Auguste a brisé un sceau ancien, permettant à 77 démons de fouler notre sol tous les 77 ans. Il a condamné chaque héritier Delacroix à utiliser Akaris pour les renvoyer en Enfer avant la fin de cette période. Si tous les démons ne sont pas vaincus, le cycle recommence l’année suivante, nous donnant une nouvelle chance de les vaincre de nouveau. Pour mettre fin définitivement à ce cycle, il faut trouver le cœur ! »
Mon cœur bat à tout rompre alors que je lis ces mots. Mon arrière-grand-père et ma grand-mère adolescente avaient réussi à tous les renvoyer. Cette femme était incroyable ! Je peux presque la voir, jeune et déterminée, luttant contre les forces des ténèbres avec courage et détermination. Mon regard se pose sur la date de leur accomplissement, et une réalisation terrifiante me frappe de plein fouet : cette période a repris l’année dernière. Ce qui signifie que Laurie avait commencé le combat.
Tous les 77 ans, pendant 77 jours, les 77 démons reviennent sur Terre. Et c’est à moi de les renvoyer en Enfer maintenant ?
Je sens le sol se dérober sous mes pieds et la nausée monter en moi. Comment pourrais-je être à la hauteur d’un tel défi ? Mes mains tremblent alors que je tourne les pages, luttant pour contenir la panique qui menace de m’envahir.
Je continue ma lecture, il le faut. Les mots de ma mère me transpercent le cœur. Je peux presque entendre sa voix douce et rassurante, me parlant à travers le temps et l’espace, essayant de me donner la force dont j’ai besoin.
Extrait du journal de ma mère :
« Akaris n’est pas seulement une arme contre les démons, c’est aussi la clé qui maintient le portail entrouvert. Si les démons s’en emparent, ils pourraient corrompre Akaris pour inverser son pouvoir et peut-être tous nous asservir. »
Ma gorge se serre. Les mots de ma mère résonnent avec une urgence désespérée. Je me souviens de l’annonce de son décès. Papa s’est littéralement effondré. Laurie a été notre bouée, notre roc. C’est elle qui a mené les funérailles et nous a guidés vers la lumière. Un accident ? Je comprends mieux maintenant. Laurie savait. Elle savait que maman n’était pas morte comme on a voulu nous le faire croire. Nous n’avons même pas récupéré son corps, juste un petit pot dans lequel se trouvaient soi-disant ses cendres. Une petite lumière surgit au plus profond de moi. Et si elle non plus n’était pas morte ? Et si elle et Laurie étaient ensemble, captives, quelque part ?
Je secoue la tête :
— Ne commence pas à te faire des films !
Je me dis que tout cela doit être un mauvais cauchemar. Comment cela pourrait-il être possible ? Les démons, les portails, Akaris… Cela dépasse l’entendement. Une part de moi veut tout rejeter, croire que je vais me réveiller dans mon lit et que tout cela ne sera qu’un mauvais rêve. Mais une autre part, plus profonde, sait que ce que je lis est vrai. Je repense à Laurie, à ma mère, à ma grand-mère, à mes ancêtres qui ont pris soin de répertorier tous ces faits depuis des siècles.
Les instructions laissées par les différents membres de ma famille décrivent également le fonctionnement de l’amulette. Chaque ligne est un écho du passé, une voix de mes ancêtres qui semble résonner à travers les siècles. Je lis attentivement, absorbant chaque mot. Après un moment, je ferme les yeux, cherchant le courage de mes aïeux. Je ne peux pas rester prisonnière, il n’y a plus que moi.
Je retourne aux pieds de l’échelle et observe l’ombre d’AJ qui semble s’impatienter à l’étage. Il paraît faire les cent pas, ses mouvements projetant des ombres nerveuses sur le sol de la cave. L’air est dense, chargé d’une tension palpable. Je prends une profonde inspiration et pose mes mains sur les barreaux froids de l’échelle. Le métal glacé contre ma peau semble me ramener à la réalité, à la gravité de la situation.
Je ferme les yeux un instant, cherchant à puiser du courage au plus profond de moi.
— Tu es une Delacroix, une héritière, une guerrière, me murmuré-je pour tenter de me rassurer.
Les mots résonnent dans mon esprit, essayant de balayer la peur qui me tenaille. Je sens le poids de mon héritage, de cette lignée de femmes fortes qui ont combattu avant moi. Je me rappelle de leurs histoires, de leurs sacrifices. Je ne peux pas faillir maintenant.
Je commence à remonter les marches une à une, chaque pas me rapprochant de la confrontation inévitable avec AJ. Mon cœur bat la chamade, chaque battement résonne dans mes oreilles comme un tambour de guerre. Je tente de me préparer mentalement à toutes les probabilités. Et si AJ était réellement un démon ? Et s’il avait joué un rôle dans la disparition de Laurie ? Je devrais me défendre, utiliser Akaris pour me protéger.
Je continue de gravir l’échelle malgré la peur qui s’insinue en moi, tentant de m’immobiliser. Mon souffle est court, ma gorge serrée, mais je persévère. Abandonner n’est pas une option. Mes mains tremblent légèrement, mais je serre les dents et monte avec détermination. Je sens Akaris contre ma poitrine, son poids et sa froideur me réconfortent étrangement.
En arrivant à l’étage, je découvre AJ qui trépigne, manifestement anxieux. Il fait les cent pas, ses traits marqués par une inquiétude apparente. Il lève les yeux vers moi, et je perçois un mélange d’inquiétude et d’impatience dans son regard.
— Alors, tu as trouvé quelque chose ? demande-t-il, sa voix trahissant une légère tension.
Je prends une seconde pour rassembler mes pensées, pour me calmer malgré l’adrénaline qui parcourt encore mes veines. Je descends lentement de l’échelle et referme la porte derrière moi, m’assurant que le journal est bien en sécurité.
— Pas certaine, lui répondis-je hésitante, pesant chaque mot avec précaution.
AJ plisse les yeux, manifestement frustré par mon manque de clarté. Il avance d’un pas, son impatience visible dans chaque geste.
— C’est-à-dire ? Tu as trouvé quelque chose oui ou non ? insiste-t-il, son ton devenant plus insistant.
Je prends une profonde inspiration, sentant Akaris contre ma peau, son contact me donnant la force de poser la question qui brûle mes lèvres.
— AJ, comment as-tu eu Akaris ? Pourquoi est-ce toi qui me l’as transmise ?
Ma voix tremble, dévoilant toutes mes faiblesses, tous mes doutes, toutes mes craintes. AJ perçoit mon trouble, il penche légèrement la tête sur le côté, plissant légèrement les yeux. Il m’a très bien comprise. Il est temps de me dire la vérité. Espérons simplement qu’elle ne causera pas ma perte. Je le regarde dans les yeux, et j’ai toujours envie de croire en lui, pourtant, la mise en garde de ma sœur est bien plus forte.
— Parce que Laurie m’a demandé de te la remettre si elle venait à disparaître, dit-il enfin, sa voix calme mais teintée d’une certaine nervosité.
Je le fixe, mon cœur battant à tout rompre. Mon regard se durcit, mes yeux se plissant alors que je tente de percer le voile de ses paroles.
— Tu mens, rétorqué-je, ma voix devenant plus ferme. Ma sœur avait forcément Akaris sur elle. Si tu as pu te la procurer, c’est certainement que tu étais avec elle. Tu y es donc pour quelque chose… Je laisse ma phrase en suspens, mon regard le transperçant, cherchant la vérité dans ses yeux.
AJ déglutit, une lueur d’hésitation passant dans son regard. Il s’avance brusquement, un peu trop rapidement, vers moi, sa main tendue comme pour apaiser la situation.
— Léna, commence-t-il, sa voix pressante, je…
Je lève rapidement ma main droite, empoignant fermement Akaris en suivant bien les instructions du journal.
Extrait du journal d’Auguste Delacroix :
« Lorsque l’amulette est activée, l’œil bleu au centre, un mataki, s’illumine et les gravures semblent se mouvoir légèrement. L’œil projette un flux d’énergie capable de pulvériser les êtres démoniaques. Les démons ne peuvent pas prendre Akaris à main nue, elle se met à chauffer, les forçant à lâcher prise. S’ils tentent de la garder, elle finit par les consumer »
L’œil bleu de l’amulette se tourne vers AJ, émettant une lueur inquiétante. AJ s’immobilise instantanément, levant précipitamment les mains et faisant un rapide pas en arrière, son visage exprimant à la fois la surprise et la peur.
— Woah ! Qu’est-ce que tu fais ? Léna, c’est dangereux, s’exclame-t-il, sa voix trahissant une panique qu’il tente de dissimuler.
Je sens une vague de puissance et de détermination m’envahir, renforcée par le contact rassurant de l’amulette contre ma peau.
— Ah oui ? De quoi as-tu peur ? Akaris ne te fera rien, si ? À moins que tu ne m’aies pas tout dit ! Il serait peut-être temps de passer à table, A.J ? dis-je d’une voix glaciale, mes yeux fixés sur les siens.
AJ reste figé, ses yeux s’écarquillant légèrement. L’air entre nous semble chargé de tension électrique, chaque seconde s’étirant en une éternité. Mon cœur bat la chamade, mais je ne faiblis pas, déterminée à découvrir la vérité.
— Léna, je… commence-t-il, mais sa voix se brise, laissant place à un silence lourd de sens.
Je prends une profonde inspiration, laissant mes doigts effleurer l’amulette. À ma surprise, Akaris ne réagit pas face à AJ. Si ce qu’Auguste avait écrit était vrai, un démon serait déjà réduit en poussière sous l’effet de cette amulette. Je relève les yeux vers AJ, mes soupçons n’étant toujours pas apaisés.
— Qui es-tu ? Quel est ton nom ? demandé-je, ma voix plus ferme qu’auparavant.
Il hésite un instant avant de répondre, son regard se détournant légèrement.
— Alexander James, dit-il enfin.
Mon cœur rate un battement. James, ce nom me semble étrangement familier. Marlon James, l’ami d’Auguste. Un souvenir me revient en mémoire, un passage du journal d’Auguste.
Extrait du journal d’Auguste Delacroix :
“Marlon James, mon ami de toujours, m’a abandonné au moment où j’avais le plus besoin de lui. Alors que je combattais les 77 démons, il a fui, me laissant seul face à cette horde infernale. Sa trahison a marqué mon âme, et son nom est à jamais associé à la lâcheté et la trahison.”
Ce souvenir me percute comme un coup de poing. Mon regard se durcit, et ma méfiance atteint son paroxysme.
— James… murmuré-je, mon esprit travaillant à assembler les pièces du puzzle. James comme Marlon James ?
À ma réaction, AJ semble comprendre que je sais plus de choses que prévu.
— Tu sais ? Tu es au courant ? Léna, que s’est-il passé en bas ? demande-t-il, une pointe de panique dans la voix.
Je ne me laisse pas faire, la détermination renforcée par le poids de l’amulette dans le creux de ma main. Je serre les dents, refusant de laisser passer cette opportunité de découvrir la vérité.
— Qui es-tu, vraiment ? insisté-je, mes yeux se plissant sous l’intensité de mon regard. Comment m’as-tu fait parvenir Akaris ?
AJ recule d’un pas, ses mains toujours levées en signe de paix. Il semble peser ses mots, cherchant une façon de me répondre sans m’effrayer davantage.
Je scrute AJ, le poids des révélations pesant lourdement sur mes épaules. Mon cœur tambourine alors que je cherche des réponses. Qu’avait découvert ma sœur pour me mettre en garde contre lui ? Il aurait pu, à de nombreuses reprises, s’emparer d’Akaris. Il aurait pu me laisser aux mains des Grecs. Ils auraient pu me malmener… Je doute. AJ baisse les yeux, il se résigne à se livrer, enfin.
— Laurie n’était pas seule lors de sa disparition, commence AJ, brisant le silence tendu entre nous. Elle était accompagnée par Elara, ma sœur.
Son regard se fige. Je peux presque sentir une douleur palpable qui me fend le cœur sans comprendre pourquoi.
— Notre famille, depuis de nombreuses générations, s’est juré de suivre et de protéger les Delacroix pour laver la lâcheté de Marlon.
Je cligne des yeux, surprise. Marlon James, l’ami d’Auguste qui l’a trahi. Comment pourrais-je faire confiance à quelqu’un issu de cette lignée ?
— Depuis la réapparition des 77, l’année dernière, Elara accompagne Laurie.
Il me regarde pour voir si je sais de quoi il parle. Il comprend rapidement que je sais beaucoup plus de choses que lors de notre rencontre.
— Laurie et Elara étaient sur la trace du grimoire de l’ombre. Laurie était persuadée qu’il contenait le moyen de briser cette malédiction qui a déjà bien trop duré. Lors de leur voyage en Grèce, Laurie et Elara ont été attaquées. Laurie a été blessée et a confié Akaris à Elara, lui faisant promettre de te le remettre si quelque chose lui arrivait. Laurie a ensuite attiré les démons loin d’Elara, disparaissant dans la caverne.
Je serre les poings, sentant la douleur de ma sœur et la loyauté de cette inconnue, Elara.
— Et toi ? Comment es-tu impliqué ? demandé-je, ma voix tremblante.
— J’étais inquiet pour ma sœur et pour la tienne, je les ai suivies en Grèce. Je suis arrivé trop tard pour empêcher la disparition de Laurie, mais j’ai retrouvé Elara mourante en possession d’Akaris.
Son regard s’éteint. Je comprends alors que sa sœur n’a pas survécu. Je décide de laisser retomber ma main et Akaris.
— Elle m’a expliqué la promesse faite à Laurie et m’a demandé de te remettre l’artefact. Ensuite, Elara est partie pour détourner l’attention des démons, permettant à AJ de s’échapper avec Akaris.
Mes yeux se remplissent de larmes. La douleur et la souffrance dans le regard d’AJ me transperce.
— Pourquoi Laurie ne te faisait-elle pas confiance ? demandé-je, ma voix brisée par l’émotion.
AJ baisse la tête, son regard chargé de tristesse et de culpabilité.
— Parce que je ne suis pas tout à fait comme toi, murmure-t-il.
— Que veux-tu dire ? insisté-je, sentant que la vérité est proche.
— Je ne suis pas tout à fait…
Il laisse sa phrase en suspens…
— Tu l’as vu, cette nuit, lors de notre rencontre. Tu sais ce que je suis et Laurie le savait également.
Je ne suis pas certaine de comprendre ce qu’il tente de me dire.
— Mais je ne suis pas leur allié, Léna. Je lutte, comme ma sœur, comme mes ancêtres, pour protéger les Delacroix, pour racheter la trahison de mon ancêtre.
Je reste sans voix. La complexité de cette situation, la dualité d’AJ, tout cela me dépasse. Mais je dois décider de lui faire confiance, ou non.
— Et maintenant ? Qu’allons-nous faire ? demandé-je, sentant une détermination naître en moi.
— Maintenant, nous devons trouver Laurie et le grimoire de l’ombre. Mais avant tout, il faut que tu maîtrises Akaris, répond AJ, son regard brûlant de détermination.
Je prends une profonde inspiration, me préparant pour la tâche qui m’attend. Je suis une Delacroix, héritière d’une longue lignée de combattants. Il est temps de prendre mon destin en main.
À suivre…
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